dimanche 27 septembre 2009

Sanmaur : mission, desserte et paroisse


I - Son église et son promoteur,

Édouard Meilleur

[53]

L’église de Sanmaur apparaissant sur une carte postale éditée au début des années 1950.

Mais où, Belzébuth, pouvait-on bien se la procurer ?

Wemotaci, vers 1910. Illustration tirée de l’ouvrage Mémoires d’un simple missionnaire [1].

On aura repéré l’Union Jack apprêté à la sauce Hudson Bay Company.

** *** **

Si l’établissement de dessertes ou de missions à Sanmaur (Saint-Gabriel-Lalemant) et à Wémontaching [Wemotaci] (Sainte-Rose-de-Lima) remontent à 1942, il y avait tout de même plus d’une centaine d’années que l’une des composantes de la vaillante armée de la faction militante de la toute-puissante Église catholique, surtout romaine, les intrépides Oblats de Marie-Immaculée s’acharnaient à «civiliser» les Amérindiens de ce vaste territoire quasi nordique de la Haute-Mauricie et peinaient à ramener dans le droit chemin les travailleurs forestiers canadiens-français obligés de bosser, les pauvres, sans les secours immédiats de la religion. La plus connue de ces soutanes à raquettes à avoir patrouillé sans relâche ces grands espaces fut probablement Étienne Guinard (1864-1965), qui a laissé d’utiles mémoires pour connaître cette région.


«En juillet [1942]», peut-on lire dans l’essai Le Diocèse de Trois-Rivières 1852-1952, «Mgr [Alfred-Odilon] Comtois bénit les chapelles de Sanmaur (S.-Jean de Brébeuf) [2] et de Manouan (S.-Gabriel Lalemant) dans le Haut Saint-Maurice.» Les rédacteurs, Georges Panneton et Antonio Magnan, se sont gourés : ils ont inversé les patrons des dessertes, car c’est bel et bien la statue du second qu’on juchera au-dessus du maître-autel de l’église qui sera inaugurée le 15 novembre 1947.

L’église et le modeste presbytère de Manawan [Manouan ou Manouane], déjà plus à l’Ouest, puisque la réserve se trouve en Mattawinie. C’est une carte postale de piètre qualité, production des Ateliers Désilets du Cap-de-la-Madeleine. On peut y lire au verso : «Église et presbytère de Manawan, via Sanmaur, Co. Laviolette». Date inconnue.

Je tiens la date de cette inauguration des précieuses éphémérides colligées par Jerry McCarthy, qui y signale que le 22 janvier précédent, il avait participé à la rénovation du vieil édifice à bureaux de la CIP, tout probablement situé au sud de la voie ferrée, pour en faire un lieu de culte temporaire. Le desservant dudit lieu, quant à lui, créchait dans un modeste logis fourni par la Brown Corporation, filiale québécoise de la quasi séculaire Brown Company, ancrée à Berlin, au New Hampshire.

Document gracieusement fourni par Patrick McCarthy, le petit-fils de Jerry.

Je suis persuadé que les Oblats, comme tous les membres en règle de la gent unie des ensoutanés, ont su tirer le maximum des instances britannico-étatsuniennes qui contrôlaient l’économie sociale et politique à la grandeur de la Mauricie.

Ainsi, à La Tuque, le gargantuesque Eugène Corbeil sera mêlé de très près à plusieurs des conseils de direction d’associations impliquant des anglos et des francos, tout en interdisant à ses brebis de fréquenter les «clubs neutres », entendre ici, le Brown Community Club, pourtant construit en partie pour les employés de l’usine, pour la plupart des Canadiens français. En siégeant à certains conseils, Corbeil contrevenait à une directive du grand boss Pie X, laquelle remontait à 1910 et décrétait qu’il ne «conven[ait] pas que les prêtres fassent partie d’une société où ils seraient sur le même pied que les laïques, car le rôle du prêtre est de présider». Rien de moins ! En 1945, toujours de Rome, nouvelle prescription : «… les prêtres ne doivent pas fréquenter les sociétés ou clubs neutres, genre Rotary Clubs.»

La Brown, of course, prendra bien soin de l’obèse pasteur latuquois, entre autres, en le célébrant d’éclatante façon par une page complète sur lui dans le Brown Bulletin [3].


L’une des premières vues de l’intérieur du temple sanmauresque, prise par un photographe de la Brown Co., Reserch Dept., Photo Section, Berlin, N. H., en 1949, du moins classée, le 21 novembre de cette année, dans les archives de la compagnie à son bureau de New York.

L’ornementation d’origine du temple était plutôt sobre. Léopold Lacasse, qui s’amènera à Sanmaur en 1952 et dont le mandat apostolique devait s’exercer auprès des Blancs du dépôt, tandis que Meilleur veillait, lui, au salut des Amérindiens et des coupeurs d’épinettes des alentours, aura tôt fait d’y procéder à des changements majeurs,

La Brown a dû cracher un hénaurme motton dans ce dossier de l’érection de ce temple papiste aux dimensions imposantes pour une si petite population qui ,de plus, n’y était que brièvement de passage (on commencera à fermer le village dès 1953), puis lors des achats massifs de Lacasse par la suite. Pour la compagnie, c’était une façon plus qu’efficace, en quelque sorte, de s’assurer de la loyauté de la véritable autorité du temps auprès de la classe laborieuse, celle des robes noires: en effet, rarissimes furent les soutanes qui auraient élevé la voix contre «la» compagnie. Bien au contraire. Les soldats du Christ qui se garrocheront avec ardeur aux confins de la brousse nordique pancanadienne auront, par exemple, beaucoup profité, dans le cadre de leur chasse frénétique aux âmes des païens autochtones, des services de la très protestante Hudson Bay Company. Il est vrai qu’une bonne part de la main d’œuvre ouvrière des chantiers d’opération québécois des Brown était constituée de catholiques, Canadiens français et Irlandais. À Québec, en Mauricie, en Gaspésie, sur la Côte-Nord et en Beauce, elle était majoritairement canadienne-française. En 1760, Londres, dans son intelligence colonisatrice, s’était rapidement entendue avec Rome : la majorité francophone ne donnerait pas trop de problèmes aux nouveaux colonisateurs si le clergé s’occupait du quotidien du cheptel.

Un décorateur et lobbyiste se pointe à Sanmaur :

Léopold Lacasse, o.m.i. raffiné

Léopold Lacasse, dans son élément. Sanmaur, vers 1953. Photo : Maizy Lee Cantin.

Un organisateur hors pair, l’oblat Léopold Lacasse, sut profiter des largesses protestantes de la Brown. Rapidement, dès son installation de résident, il apportera des changements majeurs à la décoration de l’église.

Le chœur de l’église : dépouillé, puis revampé. Quatre statues [5] ont été expédiées dans les limbes, remplacées par deux anges, seule est restée celle de Gabriel Lalemant, hissée un peu plus haut; des tringles supportent une espèce de rideau qui s’étale sur deux niveaux derrière l’autel et dont les couleurs illustreront les cycles du rituel; un élégant rideau masque les portes latérales et de multiples ornements ont été ajoutés à l’autel. Photo : Léopold Lacasse.


On ne saurait croire que les coûts rattachées aux opérations de rénovation intérieure tant du choeur et de la nef de l’église qu'aux travaux d’ébénisterie de la sacristie, à l’achat d’éléments décoratifs d’une splendeur peu ordinaire, à l’acquisition d’une richissime garde-robe de vêtements sacerdotaux les plus variés, à l’orgiaque et honteux déploiement ponctuel d’ornements et de fleur, eussent pu être réglés par les seuls paroissiens. Mais quid hoc ad aeternitatem ?


ÉDOUARD MEILLEUR (Holioke, Massachusetts, 1890 – Québec, 1974),

premier curé de Sanmaur

Autographe probable de Meilleur. Fournie par Jean-Guy Hamel, qui, en 1948, fut télégraphiste à la gare du Canadien National, et à l’occasion, chauffeur du curé. Il m’a gentiment numérisé les cinq photos suivantes.

Édouard Meilleur, le chargé d’âmes amérindiennes et forestières, en 1948, pose fièrement devant la «modeste» église dont il a supervisé la construction.

Meilleur en mission à Wemotaci.

Meilleur en compagnie d’un certain Pelletier, un garde-chasse, aux dires de certaines de mes sources.

À confirmer.

Meilleur et son éternelle toque carrée, sa barrette de service.

Meilleur devant le magasin général Thériault, situé tout près de l’église, à Sanmaur.


C’est en 1947, après avoir succédé à Étienne Guinard comme desservant de la région de Maniwaki, que Meilleur arrivera à Sanmaur, où il fait construire un presbytère et une église. Le coureur des bois s'était vu confier un vaste territoire, desservant 66 chantiers autour de Sanmaur et des postes le long de la voie du Canadien National, en plus de devoir se rendre à La Loutre. Le 23 mars 1953, il est assigné la paroisse de Saint-Sauveur, à Québec et quitte alors la Haute-Mauricie.


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Septembre 1946 : visite d’un gros canon !

Du 3 au 12 septembre 1946, un gros canon (facile jeu de mots, guère fortuit : le quidam avait été nommé, le 14 juin, «évêque des Armées canadiennes»), Maurice Roy, futur cardinal de Québec, mais alors simple cinquième évêque du diocèse, avait «fait la visite pastorale aux Missions indiennes et aux paroisses et dessertes du Haut-Saint-Maurice».

Un sombre dominicain et le curé de La Croche, Paul Rainville, entre autres (photo du haut), accompagnaient Roy dans sa tournée des Hauts mauriciens, en septembre 1946. Les deux fils de Jerry McCarthy figurent sur ces photos tirées des archives de celui-ci.


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À suivre : titre du prochain épisode :

Sanmaur : mission, desserte et paroisse

II. L’«incontinence florale» [4] de son second gérant de temple


Sanmaur, vers 1950. L'église, le dispensaire, deux duplex.

Guy Beaupré et Jean Cantin (en blanc), dans le parc adjacent aux logis des cols blancs de la Brown de Sanmaur. La photo permet de situer l’église et l’école par rapport au dispensaire et aux duplex habités par les Dubé, Carrier, Ricard et Bouchard. La cabanon noir, devant le duplex de droite abritait une borne-fontaine et des boyaux.

À noter les dangereuses balançoires, conçues pour des enfants de deux mètres !

Photo : Maizy Lee Cantin, octobre 1952.

Image d'un reportage de la télé de Radio-Canada, 1956.

Copie aimablement fournie par Jean-Pierre Ricard.

Vue de Sanmaur en août 1960, lors du passage du clan scout Jacques-Buteux, du Séminaire Saint-Joseph de Trois-Rivières. À gauche, la façade du restaurant de Gaston Pothier, installé le long de la voie ferrée. Le campe du restaurateur est à l'extrême droite. On devine le toit du magasin général Thériault, derrière la cabane à l’avant-plan. Tout au fond, l'école: deux salles de classe et le logis des enseignants, à l'étage.

Photo : Pierre Cantin.

La photo de l‘intérieur de l’église, copie des archives de la Plymouth University, affichée sur son site Beyond Brown Paper.



[1] L'ouvrage est accessible en ligne, sur le site NOS RACINES :
http://www.ourroots.ca/beta/toc.aspx?id=2070&qryID=e8277b7b-85e8-4f20-9ddf-6ce6ba979830 .

[2] Une chapelle à Sanmaur, en 1942 ? Curieux ! S’agissait-il plutôt de celle en Wemotaci, en place depuis près d’une quarantaine d’années ?

[3] Micheline Raîche Roy m’aura scoupé sur ce sujet : voir « Les 25 ans de sacerdoce d’Eugène Corbeil célébrés par la communauté protestante de La Tuque», dans l’épisode du 12 avril 2009 de son carnet sur icelui. Elle y reproduit la page en question http://lbiographieeugenecorbeil.blogspot.com/ .

[4] Oh ! que non, cette géniale formulation que j’eus aimé inventer n’est pas le fruit d’une surchauffe de mes neurones : je l’ai malhonnêtement piquée au pharamineux Daniel Pennac, magistral prosateur, adepte de la haute voltige verbale, mais surtout grand humaniste, dont l’univers romanesque remplit mes heures de veille depuis plus d’un mois : sa Fée Carabine et son Benjamin Malaussène me tiennent en otage; toute fuite est impossible.

[5] Les disparus sont sainte Anne, le Sacré-Coeur, sainte Thérèse d'avila et saint François d'Assise. Mes sources ne s'entendent toutefois pas sur l'identité des deux derniers. Ont survécu, à gauche, Notre-Dame-du-Cap, choix logique d'une Marie, puisque les Oblats sont les gardiens du sanctuaire marial du Cap-de-la-Madeleine, maintenant fusionné à Trois-Rivières, Gabriel Lalemant, le patron des lieux, et saint Joseph. Où sont-ils passés , ces quatre-là ? À Wemontaci, sans doute, ou échangés ?

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jeudi 17 septembre 2009


Vestiges visibles de l’ancien Sanmaur :

carburants et tennis

[52]

Il me faudrait bien modifier quelques détails du libellé de mon projet de carnet, car il y a toujours, à Sanmaur, d’autres vestiges que ceux que j’y évoque. Par exemple, le 3 novembre 2007, de passage à cet endroit, j’y ai découvert une structure d’acier et de béton, fort probablement celle qui soutenait un gros réservoir d’essence installé le long de la voie de garage, à la limite est du village, traces plus qu’évidentes des activités laborieuses des gens de la Brown Corporation durant les années 1940 et 1950, et même 1960, si j’en crois Paul Tremblay, qui lui-même, dans sa jeunesse, a fait dans le pétrole jusqu’au début des années 1970, car il livrait de l’essence dans des camps de la C.I.P. pour son père Wilbrod, responsable, pour la région de Sanmaur, de distribuer les produits de l’agence ESSO IMPERIAL dont le concessionnaire à La Tuque était Edmond-Louis Bouchard..

La végétation, particulièrement trembles et aulnes, a repris possession des lieux, enveloppant cette structure vieille de 60 ans. Le territoire a presque repris son aspect sauvage.

Sanmaur, 3 novembre 2007. Photos : Pierre Cantin

La photo qui suit, tirée des archives de la Brown, est de novembre 1949. Elle est prise en direction du nord-est. De gauche à droite, l'office, c'est-à-dire l’édifice abritant la comptabilité et le bureau d’engagement, avec, au sous-sol, une espèce de dortoir pour les bûcherons en transit, (notez les deux portes, à gauche), puis un campe, la coukerie, grande salle à manger au rez-de-chaussée et chambres d’employés à l’étage, ensuite le «staff house», où logeaient certains cols blancs célibataires, et l’enclos réservé aux carburants et le réservoir principal. Au fond, vers la rivière, derrière la coukerie, le garage.

Sur la suivante, prise vers 1948, à partir de la butte jouxtant la gare du Canadien National et au sommet de laquelle avait trôné la résidence du surintendant devenu un immeuble à deux logis – l’élévation fut aplanie l’année suivante –, on aperçoit le réservoir dont je parle et son emplacement, immédiatement à la gauche du long bâtiment de tôle qui logeait le «store», érigé le long de la voie de garage du Canadien National, elle-même parallèle à la voie ferrée principale, voie qui a servi, vers 1915, à déposer, sur la Saint-Maurice, exactement à la base droite du pont routier menant actuellement à Wemotaci, quantité de matériel de la Fraser-Brace, dont des bateaux achetés de Jean-J. Crête, lequel servira à la construction de l’imposant barrage de rétention de La Loutre.

Cette scène, agrandissement d’une carte postale qui a dû faire partie d’un jeu de quatre ou cinq (l’école, l’église, maisons de la Brown… ) mise sur le marché, date de la fin des années 1940, était accrochée à l’un des murs du rez-de-chaussée de l’ancien presbytère quand je l’ai photographiée, en mai 2006. On peut voir, en avant-plan que le tracteur à chenilles, partiellement visible à droite, a entrepris de gruger la butte qui sera complètement aplanie quand ma famille arrivera à Sanmaur, depuis Chaudière.

Cette photo, pas très réussie, car je l’ai prise pendant le visionnement d’une courte vidéo réalisée par la télévision de Radio-Canada, en 1956, et dont Jean-Pierre Ricard m’a remis une copie, montre un groupe de bûcherons débarqués du train de nuit en provenance de La Tuque et attendant de monter à bord de l’autocar de la Canadian International Paper pour être conduits à leur campement. Le véhicule semble avoir conservé ses couleurs de la Brown. Sur la façade de la bâtisse : «Canadian International Paper Co. Sanmaur». Visible, en partie, le côté sud de l’immeuble à cinq logis. Les fenêtres sont celles du salon et de la chambre des maîtres de celui des familles de John Lacasse et d’Émile Cantin.

* * *

Le tennis

À ma visite de mai 2006, j’avais repéré un des poteaux porteurs du filet de tennis, déjà en place en 1948 [1] et j’y avais récupéré, en guise de souvenir, le câble de cuivre qui soutenait l’un des filets, artéfact que j’ai oublié de mentionner auparavant dans mon carnet.

Le carnetier recueillant pieusement le précieux artéfact. Soigneusement mis en place dans le béton, plus d’un demi-siècle plus tôt, le poteau et la poulie ont su résister à l’usure du temps.

Sanmaur, 21 mai 2006. Photo : Jean Cantin.

Le tennis était situé entre la maison du chef de gare et le chemin principal menant à la rivière Manouane, à la hauteur du duplex qui logeait le bureau de poste et la famille d’Alfred Dubé et celle de Bruno Carrier.

Michel Ross s’élançant pour le service sur le jeu de tennis. À l’arrière-plan, le club social, construit vers 1953, à côté de la patinoire.

Photo aimablement fournie par Michel.

La famille de Joseph Ross, qui fut surintendant de la Brown à Windigo et à Sanmaur, habitait le duplex en face de chez nous. Michel et sa sœur faisaient partie du groupe d’enfants qui s’agitaient autour du cinq logis et dans le boisé avoisinant. J’ai en réserve de nombreuses photos de ces séances de jeux.

Michel est devenu pilote et a entrepris sa carrière en effectuant des patrouilles pour le compte de la St. Maurice Forest Protective Association. Sa famille habitait juste en face de l’édifice à cinq logis où créchaient celles d’Alfred Beaupré, de Jean Lacasse, d’Oscar Doré et d’Émile Cantin. Il est resté très attaché à la géographie nordique de son enfance [2] et l’un de ses fils a épousé Eva Ottawa, la première femme amérindienne à devenir grand chef et présidente du Conseil de la nation atikamekw, responsable, donc, de trois réserves : Wemotaci – en face de Sanmaur –, Manawan (Manouane) et Obedjiwan.

La prochaine photo, prise en direction du sud-ouest, permet de voir, à droite, en haut, les hautes clôtures grillagées du jeu de tennis, puis la maison du chef de gare et celle-ci. On devine quelques constructions au sud de la voie ferrée : ce sont des installations de la Canadian International Paper.

Pierre et Robert Cantin et l’une de leur deux voitures à pédales, bleu ciel, cadeaux de l’oncle Donald Lee apportées de Québec. Guère pratiques, cependant, ni très mobiles, dans le mou gravier, car les surfaces de béton ou de bitume s’avéraient rarissimes au dépôt Sanmaur. Ces jouets nous ont cependant procuré des heures et des heures de plaisir.

Photo : Maizy Lee Cantin, automne 1950.

[1]

Guy Hamel, au poste de télégraphie d’EXPORAIL, dont la disposition est identique à celui qui se trouvait dans la gare de Sanmaur en 1948. Saint-Constant, 2009.

Jean-Guy Hamel, le tout premier à m’envoyer de l’information et des photos après avoir lu mon appel à tous dans le cahier des visiteurs des mémoires de Maxime Comtois, un médecin qui a pratiqué à La Tuque. Guy est presque un hyperactif, fameux instructeur de télégraphie, un art qu’il pratiqua à Sanmaur, en 1948, lors d’un séjour de six mois à la gare de ce patelin, et un bénévole infatigable d’EXPORAIL, Le Musée ferroviaire canadien, à Saint-Constant (http://www.exporail.org/public/index.asp). Guy avait 20 ans, en 1948, et il se rappelle avoir donné des leçons de tennis à des gens de la Brown.

[2]

Michel quitte occasionnellement son domicile de Pointe Bleue (Mashteuiatsh) pour retourner dans le Nord y piloter des avions de brousse. C’est d’ailleurs du lac Egenolf, sur la rivière North Seal, à la frontière du Manitoba et du Nunavut qu’il vient de m’envoyer quelques photos, dont celle-ci, prise le 20 juillet dernier.

* * * * *

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samedi 12 septembre 2009

Parfois lilliputienne, cette province mauricienne :

de Windigo à Trois-Rivières

en passant par La Tuque


[51]


«Monsieur le cartographe, vous ne m’avez pas compris !

Comment donc, mon Révérend ?

Je voulais les régions de la Province, la Gaspésie,

l’Abitibi, le Saguenay, etc.

Ce ne sont pas des régions, mon Révérend. Vous employez là un

terme français dans un sens qui ne l’est pas. Ce ne

sont pas des régions, ce sont des provinces.

Des provinces dans la Province.

La confusion ne vient pas de celles-là, mon Révérend.»


Jacques Ferron, «Les provinces», Contes du pays incertain, 1963.


Merci à Carolyne Nadeau et à Philip Valois [1], de l’Imprimerie commerciale (La Tuque), qui m’ont permis de reproduire des extraits de L’AMI, deuxième génération. Une fois de plus le pont se fait entre eux époques, entre deux réalités sociogéographiques.


Deux noms, aperçus dans ces pages de la reproduction de la seconde livraison de L’AMI (qui en comptaient quatre), cette petite publication prétendument produite à Windigo, mais conçue, le croirais-je, et imprimée à La Tuque, par Paul Forrest, son éditeur, sous le pseudonyme de B.L.U., originaire des alentours de Trois-Rivières, descendu du Yukon pour fonder ladite imprimerie et, comme ferrailleur, lancer de petits journaux, commentateur davantage préoccupé par le versant politique de sa ville d’adoption – sa descente vers le Sud-Est qui expliquerait la tournure plutôt franglaise de certaines phrases de l’éditorial qu’il consacre aux bienfaits et avantages du bilinguisme dans le «plusse meilleur pays du monde»–, deux noms, dis-je, m’ont d’abord interpellé, pour utiliser un terme à la mode, et m’ont rappelé mes courts stages d’enseignement pratique, à l’époque où j’étais étudiant en pédagogie à l’École Normale Maurice L. Duplessis, rue Laviolette-en-Haut, à Trois-Rivières : les noms de L. J. Bissonnette et d’H. P. Massicotte.


Pas facile d’identifier toutes ces gens sur la photo du haut. Il y a cependant lieu de penser qu’il s’y trouve sûrement des Beaupré, des Doré, des Ricard, qui emménageront à Sanmaur en 1948, quand la Brown Corporation aura terminé la construction des logis qui accueilleront leur famille puisque ce village sera appelé à supplanter Windigo comme dépôt principal de la compagnie en Haute-Mauricie.


L’apprenti prof : d’abord, trois semaines à l’école Jacques-Buteux

Il m’aura fallu «travailler» un peu Henri-Paul McGee, le directeur des stages de l’École, pour qu’il acceptât de me laisser jouer au titulaire par intérim de la classe que madame Lionel Bissonnette, épouse d’un confrère de travail de mon père Émile, à la CIP Woodland’s, me confiait, en mai 1968. Le hic, selon McGee, c’est que cette sympathique classe de septième année, à l’école Jacques-Buteux, se composait uniquement de fillettes.

C’est mon père qui avait parlé à Bissonnette, un ancien de Windigo et de Sanmaur, de ma quête d’une classe de primaire où je pourrais mettre mes acquisitions psychopédagogiques en pratique et celui-ci en avait causé à sa légitime. Comme quoi, les contacts, cela peut rapporter.


Classe de Méthode «C», 1958-1959, Séminaire Saint-Joseph, Trois-Rivières.

Les profs : Tharcisius Lecoq (un Français de l’Hexagone : mathématiques), Paul Provencher (géographie; aussi redoutable préfet de discipline de l’institution), Henri-Paul Massicotte titulaire de la classe (littérature française, latin et grec), Gabriel Tessier (histoire), Georges Lemire (anglais). On aura noté les vestons au bleu de la marine, coupe «double breasted», à écusson du STR, sauf celui de Tit-Jean Béland, de Saint-Paulin, seconde rangée; quant au nœud papillon de Laurent Gélinas, il aura sûrement fait l’objet d’une dispense papale puisqu’il le portera pour les photos subséquentes. Pour ce qui est du costaud, à droite, sans écusson, l’air serein, c’est un nouvel arrivant, probablement viré d’un autre collège, c’est Jean Fleury, de Yamachiche, qui, dans les années 1970, sera un animateur important du monde théâtral de Montréal. Le carnetier est tout souriant, au centre. Malgré l’excellence de très bons professeurs, c’est cette année-là que, petit prétentieux que j’étais, je commençai à verser dans la cancritude certaine…


…puis trois autres à Champagnat

La toute première fois qu’il s’est pointé le faciès dans le cadre de la porte de la classe de Méthode du titulaire Massicotte, en septembre 1958, Georges Lemire (il prononçait son prénom à l’anglaise, «Djorje»), que nous appelions «Take a rest», sûrement un militaire sous des hardes de civil élégant, m’a rappelé, par sa rigidité, ses manières, l’insipide X***, pseudo professeur de gymnastique de mes classes du primaire, sans doute, lui aussi, un ancien instructeur militaire davantage habitué à japper qu’à articuler son mince vocabulaire, plus exactement un vulgaire pion, un être plus près de la débilité pédagogique (on engageait n’importe qui pour ce genre de cours d’éducation physique), un type inepte et inapte (allitération tautologique, oui, je sais…), que je connus à l’École Saint-Zéphirin (il y a d’ailleurs un entrefilet sur une équipe de l’É.S.S.Z. dans cette reproduction de L’AMI), avant mon entrée au collège trifluvien, et que, malheureusement, je retrouverai sur mon chemin dans le cadre de mes trois semaines comme stagiaire à l’école secondaire Champagnat, où l’on m’avait confié la classe de dame Dolorès Beaumont-Thivierge, la 8e année «A».


La deuxième journée de mon stage, voilà que X*** m’arrête dans le corridor et me «demande» de me faire couper les cheveux et de ne plus garer, rue Desbiens, devant l’entrée principale de l’école, le bolide de mon jeune frère, coursier motorisé à la fougue discrète, un Roadrunner chryslérien, tapageur et fringuant. Je lui avais demandé de m’expliquer en quoi le fait de stationner cette voiture devant l’école pouvait avoir, selon son opinion, «une mauvaise influence sur les élèves». Je ne me souviens point de sa réponse…

.

Donc, ce faux sergent-major qui, pour d’obscures raisons, sans doute appuyés par ses incompétents semblables, avait grimpé, un à un, tel un usurier du barreau, les échelons hiérarchiques escaladés d’ordinaire par les cadres scolaires, avait essuyé de ma part un «Non !» catégorique à ses deux commandements déguisés. Étonné par ma réponse, brève mais poliment énoncée, le pauvre hère, qui, en plus d’être lui-même un demeuré, un manieur de bâtonnet plutôt que d’arguments logiques, en était resté à sa perception surie de l’autorité des années 1940, ne m’en avait plus reparlé. On était quand même en 1969, que diable, à l’ère des contestations étudiantes efficaces : en Basse-Mauricie, nous, les normaliens et les normaliennes activistes, nous arrivions à paralyser notre école dite «normale», pompeusement rebaptisée Centre de formation des Maîtres de la Mauricie en moins de deux! Même que le «plus grand quotidien francophone d’Amérique (à l’époque…) déléguait un correspondant pour assister à leurs manifs.

J’aurai l’occasion d’évoquer aussi le comportement d’un autre supposé instituteur, venu lui du monde des militaires, pour enseigner aux Amérindiens de Manouane et aux Blancs de Sanmaur au tout début des années 1950. Il avait, lui itou, sa baguette de sergent instructeur…


Le carnetier, coupe capillaire SQ, s’exprime… sans micro ! La Presse, janvier 1969.


Dans cette 8e année de Champagnat, au demeurant bien tranquille, reflet flagrant de la qualité de ses jeunes bipèdes, ne formaient-ils pas le groupe «A», et non le «E» (pauvre titulaire qui héritait de ces élèves qu’on supposait moins doués…), occupait le pupitre le plus près de la porte un certain Brian A***, que je connaissais bien puisque j’étais l’amoureux de sa soeur aînée. Pourquoi évoquer cette brillante frimousse à lunettes ? C’est que l’article de Bissonnette sur cette rencontre sportive entre hockeyeurs de Windigo et de Rapide-Blanc (voir l’article reproduit plus bas) mentionne deux de ses oncles ! En effet, l’un des gardiens de but, était le frère de sa mère et l’un des entraineurs, le beau-frère de son père ! Branches solides de son arbre généalogique. Univers lilliputien !


Souvenir d’une modeste réception à l’occasion de la visite à Sanmaur de Georges-Léon Pelletier, évêque de Trois-Rivières, homme moins dangereux en chaire que derrière le volant d’une auto. Dans l’ordre habituel, Bill Wolstenholme, l’oblat Léopold Lacasse, curé résident de l’endroit, Pelletier, Gaudias Dubé, Paul Rainville, curé de La Croche et grand ami du ci-devant oblat, et Reginald Viner, dont je reparlerai, car son nom figure à quelques reprises dans The Brown Bulletin. À gauche, le profil fragmenté de ma tante Juanita Lee.

La scène a dû être saisie au club social de Sanmaur, probablement vers 1953 ou 1954. Faste festin : on n’avait pas lésiné sur le ketchup ! Et sans doute avait-on évacué le policier de service de la «police des liqueurs» pour que le vin soit accessible au palais de ces gens ou alors était-il attablé hors de la portée de l’objectif du photographe.


D’autres noms de ce compte-rendu de Bissonnette me sont familiers. D’abord celui d’Albert Ricard, le père de Jean-Pierre, le gripette qui rigole sur la photo de l’école de Sanmaur, prise en 1949, artéfact déjà inclus dans ces pages, qui circule abondamment sur le Ouaibe et dans les colloques d’archivistes et sur lequel je reviendrai. Le second, celui de Gaudias Dubé, originaire, comme mes parents, de Saint-Romuald-d’Etchemin, et qui sera le surintendant de la Brown à Sanmaur. De fait, beaucoup d’employés de la compagnie impliqués dans cette rencontre sportive se retrouveront à Sanmaur, où se fera, en janvier 1947, l’inauguration du spacieux édifice abritant l’administration quasi complète du personnel de la division forestière de la Brown. Un troisième, celui d’Oscar Doré dont la famille habitera le même logis que la mienne à Sanmaur. Et puis, ce William (Bill) Wolstenholme, qui sera le patron de la Woodlands, boulevard Ducharme, à La Tuque.


Je me souviens aussi de Viatime Normandin, alors curé de La Croche, puis de La Bostonnais et de qui certaines soutanes, infatués goupillonneurs, ont pu parler avec mépris. Preuve que, même dans la soutanerie, il y une hiérarchie solidement érigée et qu’on ne s’y épargne pas les petites vacheries. Sur ce sujet, on lira avec ravissement le magnifique roman de Gabrielle Poulin, Cogne la caboche (Outremont, VLB, collection «Courant»; 10, 1990), qui illustre intelligemment ce système de classes au sein des communautés dites religieuses…

J’ai sauté de la poule au baudet (saut provoqué par une pub de l’épicerie ferronnerie d’Émile Beaudet, rue Saint-Antoine, insérée dans l’AMI) dans ce commentaire sur l’article du Grand Bisse (on l’appelait ainsi à la Woodlands) : je poursuis donc et reviens à mon sympathique titulaire de Méthode au Séminaire Saint-Joseph des Bas mauriciens.

Henri-Paul Massicotte


Cet ecclésiastique, qui a célébré la messe de minuit à la Trenche, au «pays des Windigos» (j’aime bien l’expression : mais qui pouvaient bien être ces Windigos mauriciens ? ), le 25 décembre 1946, et dont la photo en pied apparaît à la une de la seconde livraison de L’AMI, m’est encore plus familier. Et voici pourquoi.


Septembre 1958. Rentrée au Séminaire Saint-Joseph. La classe de Méthode «C», troisième année du cours classique. Le titulaire, Henri-Paul Massicotte, nous accueille, nous, ces flows en blézeurre marine dobullebresse et cravate rouge grenat, un peu imbus d’eux-mêmes, car la plupart, l’année précédente, avaient été astreints, sous la dictatoriale mais efficace férule du titulaire de la classe d’Éléments latins «B», le séculier Édouard Beaubien, soutane passée à l’amidon de la stricte et imperturbable discipline intellectuelle (son père était détective), véritable dynamo d’une centrale électrique de la Saint-Maurice, à se taper les deux premières années du cours classique en 10 mois, se farcissant ainsi l’intégrale du Précis de grammaire, de Grévisse, l’Analyse grammaticale et logique, de Calvet et Chompret et les deux premiers tomes de la grammaire latine de Roger Gal : pas moins.


Massicotte, que nous surnommions «La Pioche», répétant bêtement une pratique déjà établie par les anciens du collège, ce que nius pouvions être débiles, était un chic type. Posé, accueillant, bienveillant, d’un grand savoir et d’une énorme patience avec ces jeunots, 14 ans, qui avaient «sauté» une année et qui, imbus d »eux-mêmes, se croyaient sans doute bien plus futés que leurs confrères des deux autres classes de Méthode, des vieux de 15 ans...


Quand, dans les années 1960, mon ancien titulaire sera nommé curé d’une troisième paroisse que le diocèse voudra ériger à La Tuque, Saint-Hubert, et que sa tentative d’y faire construire un temple sera noyée par une féroce vague d’opposition soulevée par un groupe de citoyens et de citoyennes qui ne sont guère convaincus de sa pertinence, il saisira vite l’inutilité d’une affrontement. Sage attitude de sa part, c’était dans sa nature et il n’ignorait pas le climat instauré par la Révolution tranquille. D’ailleurs, aujourd’hui, dans la Reine de la Haute-Mauricie, ne s’apprête-t-on pas à transformer le plus récent de ses trois temples existants (quatre en comptant la défunte chapelle du complexe amérindien) en une bibliothèque publique. Massicotte avait compris qu’au moment même où des centaines de ses confrères de travail échangeaient leur col romain contre un nœud Windsor, papillon ou plat, et s’efforçaient de se fondre dans la faune des notables québécois contents d’accueillir dans ses rangs ses fous de Dieu désoutanés, il ne fallait pas trop insister pour faire dans la construction ecclésiastique. Depuis une trentaine d’années, un peu partout au pays du Québec, ces édifices démesurément imposants, érigés avec le maigre pécule de pauvres cathos pratiquants, trouvent de nouvelles vocations…


C’est ainsi que le curé d’un saint Hubert criblé de fléchettes citadines dut se résoudre à célébrer la messe dans le gymnase de l’école Jacques-Buteux [2].


Parlant de démesure, attendez de voir la splendeur de la décoration de l’église de Sanmaur, ultra modeste desserte diocésaine sous le directorat de Léopold Lacasse. La construction du temple sanmauresque, entreprise sous Édouard Meilleur, connaîtra son apogée sous son successeur, un fin lobbyiste qui n’a jamais craint de laisser de côté son vœu de … pauvreté. J’en ferai l’objet d’un épisode bien illustré dans ce carnet.

Février 1954, devant l’église de La Croche. Le curé Paul Rainville prend en photo son collègue de Sanmaur, Léopold Lacasse, lequel a amené avec lui, dans un taxi latuquois, le 3131 (Diamond Taxi ?) la smala des Lee-Cantin du 348C de la rue Tessier: Émile et Maizy, Jean et Pierre. Mais où était donc Robert ?


Une p’tite dernière : c’est promis !


Une autre grotte presque totalement mariale , tout près du port d’Havre-Saint-Pierre, sur la Côte-Nord, juillet 2008.

Photo : Pierre Cantin.


[1] Sur cette photo de l’été 1956, Philip Valois, à la gauche de sa mère, Constance Forrest, déguste une «liqueur» embouteillée par Gaudreault Breuvages Enrg, tandis que moi, derrière mon père, Émile Cantin, et son éternelle cigarette et son occasionnelle petite Dow**, distribuée, ces années-là, par Régent Tremblay, j‘empoigne une Émile Fontaine. Cette scène dominicale, composition de ma mère, Maizy Lee, se déroulait au Relais 4 H, à une vingtaine de kilomètres sur la 19 Sud, devenue la 155. Ah ! les beaux dimanches de notre enfance : je ne me rappelle qu’on n’était rarement dérangé par le tintamarre des semi-remorques en ce temps-là. La Tuque était une ville terminus et cette journée de repos avait encore un certain sens : point de fardiers chargés de «deux par quatre»

se croisant inutilement le long de la Saint-Maurice.

** Référence bibinesque : un lecteur attentif a noté que j’avais utilisé le logo (multiplié) de la bière 50, brassée par Labatt, naguère société canadienne, en guise de numération de mon carnet.


[2]

Sur le site de FACEBOOK, il y a une page lancée par deux jeunes Latuquois, intitulée I COME FROM LA TUQUE. Elle compte présentement plus de 1300 membres, statistique incroyable ! Parmi les photos du site, quelques-unes de l’école Jacques-Buteux, transformée temporairement en lieu de culte…

L’hyperlien : http://www.facebook.com/home.php#/group.php?gid=2603445355&ref=ts


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P. S.

«… les salauds ne s’amendent que le temps de leur peur…»

Daniel Pennac, La Petite Marchande de prose (Paris, Gallimard, 1990)