samedi 1 décembre 2007

CHAUDIÈRE DÉPÔT – LIEU DE RUSTICITÉ







Émile Cantin
, mon père, fut engagé par la Brown Corporation, le 23 mars 1947.


Il avait auparavant travaillé à l’Anglo Canadian Pulp and Paper (l’Anglo-Pulp - les deux photos), à Québec, compagnie fondée en 1927, dont l’usine sera vendue à la Reed Paper International, en 1975, et à la Daishowa, en 1988. Il y fut d’abord mesureur, puis commis de bureau.



Mon père ne parlait guère de son passé, mais je dois avouer que nous ne l’avons pas souvent interrogé à ce sujet. Un jour, pourtant, comme mon frère Robert et moi étions passionnés de hockey, il nous avait confié qu’il avait eu comme collègue de travail, à l’Anglo-Pulp, George « Punch » Imlach, qui deviendra célèbre comme entraîneur des Maple Leafs de Toronto, ennemis séculaires des Bienheureux Glorieux de la Sainte-Flanelle, le Canadien de Montréal, notre équipe favorite qui comptera dans ses rangs, au milieu des années 1950, Maurice Richard, Jacques Plante, Jean Béliveau et Doug Harvey, véritables héros dont nous conservions pieusement les icônes que nous achetions par paquet. Pour cinq sous, nous obtenions quatre cartes de joueurs et une palette de gomme baloune.



ÉMILE CANTIN (à droite) le 27 février 1946

Imlach, qui portait déjà ce surnom de "Punch", jouait pour les As de Québec, une équipe de hockey qui appartenait à l'Anglo-Pulp. Il en était l'entraîneur, en 1947, quand mon père quitta la papetière pour le dépôt Sanmaur, devenu en quelque sorte le chef-lieu de la Brown en Haute-Mauricie.

C’est donc ce nouvel emploi de mon père qui provoquera notre départ de Saint-Romuald-d'Etchemin, près de Lévis. Ma mère, mon frère Robert et moi, nous nous sommes donc «ramassés», à l’automne 1947, dans ce lieu de rusticité extrême qu’était le dépôt Chaudière, situé sur la Saint-Maurice, à 50 km environ, au nord de Sanmaur.



Nous avons donc établi temporairement nos quartiers dans ce camp en bois rond, photographié par ma mère. Nous y demeurerons pendant près d'une année jusqu'au moment de "descendre" à Sanmaur, véritable promotion sociale, pour nous installer dans notre logis ultra moderne.

Merci à Jean-Pierre Lajeunesse d'avoir habilement corrigé cette photo vieille de 60 ans, prise par Maizy Lee, ma mère.

À ma connaissance, il y avait deux autres familles à Chaudière : les Labrecque et les Delisle.

1 commentaire:

Wabano a dit…

J'ai un trou de mémoire quand au dépôt de la Chaudière...Mon père me traînait souvent avec lui et on passait par là tout le temps mais je n'arrive pas à placer une image, excepté plus tard, en faisant la drave,
on y est demeuré dans un vieux camp
et il nous pleuvait sur la tête,
après avoir passé la journée dans l'eau jusque sous les bras!

Avant d'arriver à la Chaudière,
venant du Petit Rocher, on passait sur un énorme "tracel"(trestle)
en fer, aussi gros que celui de Cap Rouge à Québec. Tous les passagers étaient terrifiés car il n'était pas entretenu.
Je me suis toujours demandé qui l'avait construit.

Et le Rapide Chaudière, ce qui ne s'oublie pas, c'est de l'avoir sauté.

Dans un doris de Terre Neuve,
bateau en bois pointu des deux bout et propulsé à la rame.
http://www.hickerphoto.com/data/media/29/newfoundland_F76T8619.jpg
On pointait vers le creux de la vague quasi verticalement alors que le doris
d'en avant pointait droit vers le ciel!!!
Et de tout ce monde, j'étais le seul à savoir nager!(grâce au lac poisson blanc!)