vendredi 7 mars 2008

OBEDJIWAN – LA LOUTRE – CHAUDIÈRE

Brochure touristique du Québec. Vers 1940

Il me faudra bien penser à quitter La Loutre et glisser vers la chute Chaudière, formidable obstacle à la navigation sur la Saint-Maurice: j’ai tout de même annoncé un carnet sur Sanmaur! Je pense toutefois avoir bien fait de m’attarder un peu dans ce coin, puisque que l’installation de la Brown Corporation à Sanmaur est liée d’étroite façon à son acquisition de biens et d’immeubles laissés là par la Fraser Brace, une fois que cette dernière eut terminé la construction du barrage Gouin. Jerry McCarthy notera d’ailleurs dans ses éphémérides que le gros entrepreneur en construction avait laissé l’endroit dans un état plutôt lamentable.

Cette dernière compagnie aura en quelque sorte été la fondatrice indirecte de deux agglomérations surgies de deux chantiers de construction.



Les différentes tâches exécutées de Jerry McCarthy, ainsi que ses allées et venues, m’ont été utiles pour avoir une meilleure idée, une vue d’ensemble sur le développement de ce coin.
Il mentionne des noms et des lieux que je retrouverai ailleurs, dans divers documents, entre autres l’importante prose de Claude Gélinas et les passages sur Sanmaur, glanés ici et là, dans mes récentes lectures.

Je voudrais aussi signaler un autre endroit important de l’histoire des Hauts mauriciens : la réserve des Atikamekw d’Obidjuan, où j’étais allé en août 1960, dans le cadre d’une trop longue route scoute qui avait d’abord mené notre groupe de marcheurs forcés au dépôt Chapeau-de-Paille de la Consolidated Bathurst, à la tête de la Mattawin. Me voici en tenue de "routier", à ce dernier endroit, dans l'un des fiefs du roi de la Mauricie, Jean-J. Crête.

Et non, mon béret n'était pas vert, n'était pas celui des pirates amerloques qui se pointeront au Viêt-nam à peine deux ans plus tard... N'empêche qu'il me donnait un air légèrement belliqueux!

L'auteur du présent carnet, au dépôt Chapea de Paille, en août 1960
Je me propose de dresser une liste des résidants de La Loutre à partir des écrits de Jerry McCarthy, liste qui saura sans doute être utile à ceux et à celles qui versent dans la généalogie. Une fois ma liste établie, je passerai un autre coup de fil à John McCarthy pour lui demander de me préciser ce que ces gens fabriquaient dans ce patelin.

Compte tenu du fait que je manque terriblement de temps pour étoffer mes pages de carnet et comme j’ai beaucoup de documentation, je crois que je vais passer en mode capsule. Une façon de le fera sera de parler de bouquins que j’ai épluchés ces derniers temps.

Cette photo du poste de traite de fourrures de la Hudson Bay Company à Obidjuan, n’est pas sans intérêt, car elle nous montre le patron américain de Jerry McCarthy à La Loutre, John H. Carter (au centre), en compagnie d’un certain F. L. Connors (à gauche) et d’Henry Skeene, marchand de fourrures, personnage coloré auquel s’intéresse Gaston Gravel, un précieux collaborateur, qui a longtemps travaillé dans les Hauts mauriciens. C'est en 1912 que la Hudson Bay avait transféré son poste de Kikendatch, réserve alors située tout prêt de l'endroit où sera construit le barrage Gouin et dont les résidants ont toujours été plus nombreux que ceux de Weymontachingue (Wemotaci), réserve créée en 1851. Cette zone sera d'ailleurs inondée par le bassin que formera ledit barrage. Quant à Skeene, Claude Gélinas précise qu'il avait déjà un magasin à La Loutre.

Marie-Christine Boivin et Henry bSKeen, à  La Loutre. (Photo aimablement fournie par Gaston Gravel)
Gaston me précise que Marie-Christine Boivin, l’arrière-grand-mère de sa conjointe, s’était mariée en secondes noces à Skeene et que le couple s’était installé à La Loutre, de l’autre côté du barrage. Il m'a aimablement fourni cette photo devant leur maison, en hiver.

Maie-Christine Boivin et Henry Skeene, à La Loutre. (Photo aimablement fournie par Gaston Gravel)

Et voilà que je trouve dans mes archives cette photo d’un autocar de la Brown, garé devant le grand édifice de la compagnie, lequel loge les bureaux administratifs et un entrepôt. Il avait été érigé, comme l'entrepôt de Sanmaur où travaillait mon père, parallèlement à un des tronçons de la voie ferrée qui fut démantelé à la fin des années 1930.



Je ne saurais toutefois procéder à ce départ sans consigner ici quelques souvenirs puisés dans les écrits de McCarthy. Je ne suis pas tout à fait prêt à partir de La Loutre. J’irai au plus court en glissant dans mon carnet quelques photos illustrant des gens et des événements, auxquelles illustrations j’ajouterai quelques commentaires.

NOTES

Un peu de publicité sur un livre qui devrait intéresser les lecteurs de ce carnet : le dernier ouvrage de Sylvain Gingras, L’Épopée de la forêt, que commentait brièvement le chroniqueur Gilles-Francoeur du Devoir. Le monde est toujours aussi petit : Francoeur fut un de mes confrères de classe lors de mon séjour obligé au Séminaire Saint-Joseph de Trois-Rivières, au siècle dernier.



Mon chèque devrait être rendu à Saint-Raymond-de-Portneuf et Sylvain Gingras devrait m’expédier son essai et son DVD bientôt. Son livre précédent, Les Pionniers de la forêt, est un vrai trésor sur la vie dans les chantiers québécois, même s’il ne parle pas de Sanmaur. Ses photos m’ont montré que le village de mon enfance était minuscule à côté d’autres comme Windigo, Clova, Casey, Oskélanéo.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

je cherche des informations au sujet de Blanche Savard, qui a demeuré, vers les années 1930-40 à Casey et au Dépôt 17 milles de Casey, on présume aussi qu'elle a demeuré également au Dam C, près de Sanmaur (en amont, sur la rivière Manouane).
Merci, pour ces infos additionnelles.

Gilles Ottawa